0. INTRODUCTION
Au cours de la période couverte par ce bulletin, des allégations de violations et des violations des droits civils et politiques ont été enregistrées comme suit : au moins 5 personnes tuées dont 2 cadavres retrouvés, 1 victime de VSBG et 60 personnes arrêtées arbitrairement. Parmi les victimes figurent 1 femme et 1 nouveau–né tués ainsi qu’une femme arrêtée arbitrairement. Ce bulletin relève 1 cas d’une personne retrouvée après être rapportée comme enlevée. Des policiers et des administratifs sont pointés du doigt comme étant des présumés auteurs de la plupart de ces violations des droits humains. Ce bulletin relève des cas d’atteintes à l’intégrité physique et au droit à la liberté. Ce bulletin relève également un phénomène de cadavres et des personnes tuées par des gens non identifiés dans certaines provinces du pays. Ce bulletin revient aussi sur des questions liées à la justice, de la justice, des droits économiques, sociaux et culturels, de la gestion de la Covid–19, des violences faites aux enfants et aux faits sécuritaires.
LES GRANDS TITRES
I. DES ALLÉGATIONS DE VIOLATIONS ET DES VIOLATIONS DES DROITS CIVILS ET POLITIQUES
II. DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS
III. DE LA GESTION DE LA COVID–19
IV. DES FAITS SÉCURITAIRES
CONTENU
I. DES ALLÉGATIONS DE VIOLATIONS ET DES VIOLATIONS DES DROITS CIVILS ET POLITIQUES…………………………..…………………………..…………………………..………….………………..3
I.1. DU DROIT À L’INTÉGRITÉ PHYSIQUE…………………………..…………………………..………………..3
I.1.1. DES VIOLENCES SEXUELLES ET BASÉES SUR LE GENRE…………………………..…………………3
I.2. DU DROIT À LA LIBERTÉ…………………………..…………………………..…………………………..……..3
I.2.1. DES PERSONNES ENLEVÉES ET/OU PORTÉES DISPARUES…………………………..……………..3
I.2.2. DES PERSONNES ARRÊTÉES ARBITRAIREMENT…………………………..…………………………..…3
I.3. DE LA JUSTICE…………………………..…………………………..…………………………..……………………….4
II. DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS…………………………..…………………….4
III. DE LA GESTION DE LA COVID–19…………………………..…………………………..…………………………4
IV. DES FAITS SÉCURITAIRES…………………………..…………………………..…………………………..………..5
IV.1. DES PERSONNES TUÉES PAR DES GENS NON IDENTIFIÉS…………………………..…………..5
IV.2. DES VIOLENCES FAITES AUX ENFANTS…………………………..…………………………..………….5
IV.3. AUTRES FAITS SÉCURITAIRES…………………………..…………………………..………………………..5
V. CONCLUSION…………………………..…………………………..…………………………..…………………………..7
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
BRARUDI : Brasseries et Limonaderies du Burundi
CDS : Centre de Santé
CEDJ : Centre d’Études et de Documentations Juridiques
CNDD–FDD : Conseil National pour la Défense de la Démocratie–Front pour la Défense de la Démocratie
CNL: Congrès National Pour la Liberté
DCE : Direction Communale de l’Enseignement
ECOFO : École Fondamentale
OPJ: Officier de la Police Judiciaire
SIDA : Syndrome d’Immuno–Defiscience Acquise
SNR : Service National de Renseignement
SSD : Strategic Sales Depots
VSBG : Violences Sexuelles et Basées sur le Genre
I. DES ALLÉGATIONS DE VIOLATIONS ET DES VIOLATIONS DES DROITS CIVILS ET POLITIQUES
I.1. DU DROIT À L’INTÉGRITÉ PHYSIQUE
I.1.1. DES VIOLENCES SEXUELLES ET BASÉES SUR LE GENRE
Un homme battu par sa femme en commune Mbuye, province Muramvya
Une information parvenue à la Ligue Iteka en date du 1er Février 2021 indique qu’en date du 26 Décembre 2020, sur la colline Teka, commune Mbuye, province Muramvya, Celeus Bigirimana, âgé de 49 ans, a été tabassé et blessé par sa femme Ida Ndayishimiye, âgée de 54 ans, et ses deux fils, jusqu’à perdre connaissance. Selon des sources sur place, la victime a été transportée par la police vers un hôpital. Selon les mêmes sources, Ida a été arrêtée et détenue au cachot de la brigade Muramvya avant d’être transférée à la prison de Muramvya.
I.2. DU DROIT À LA LIBERTÉ
I.2.1. DES PERSONNES ENLEVÉES ET/OU PORTÉES DISPARUES
Un membre du parti CNL enlevé en commune Rusaka, province Mwaro
En date du 20 Janvier 2021, très tôt le matin, sur la colline Nyamurenge, zone Makamba, commune Rusaka, province Mwaro, Dieudonné Mushirakure, membre du parti CNL, jeune marié de ladite colline et même commune, a été arrêté chez lui par le responsable du SNR en province Mwaro accompagné par le responsable du parti CNDD–FDD en commune Rusaka, Athanase Mpawenayo, le DCE Rusaka et natif de cette colline, et Dieudonné Ndabashinze alias Kibiriti, Imbonerakure de cette commune. Selon des sources sur place, le ménage de cette victime a été encerclé depuis l’aube du même jour et elle était accusée de détenir des fusils. Ils l’ont obligée de leur montrer ces fusils et lui ont reproché d’avoir écrit un message à quelqu’un, et ce message se trouvait aussi dans le téléphone du chef de zone Makamba en même temps responsable communal du parti CNDD–FDD à Rusaka, Athanase Mpawenayo. Selon les mêmes sources, la victime a été embarquée par des policiers qui s’asseyaient sur lui à bord d’une camionnette du responsable du SNR en prenant la direction d’Ijenda–Bujumbura. Sa famille l’a cherché partout mais en vain.
I.2.2. DES PERSONNES ARRÊTÉES ARBITRAIREMENT
Quatre membres du parti CNL arrêtés en commune Giharo, province Rutana
Une information parvenue à la Ligue Iteka en date du 1er Février 2021 indique qu’en date du 13 Janvier 2021, quatre membres du parti CNL dont Méthode Sindayigaya, Serges Ndihokubwayo et Taifa ont été arrêtés par des policiers et détenus au cachot du poste de police de Giharo avant d’être transférés à la prison de Rutana. Selon des sources sur place, ils ont été accusés de faire traverser des passagers à l’aide d’un bateau alors que c’est la période de combattre la propagation de la Covid–19. Ils les ont déplacés sur l’ordre du chef de colline Butezi, Vincent Butoyi mais ce dernier a nié cet acte. Selon les mêmes sources, le mobile politique a été à l’origine de leur arrestation car la majorité des conducteurs de ces bateaux sont des membres du parti CNL.
Cinquante–cinq commissionnaires de vaches arrêtés dans la province Bururi
En date du 3 Février 2021, cinquante–cinq commissionnaires de vaches ont été arrêtés en communes Mugamba et Bururi par des policiers sur l’ordre du Gouverneur de la province Bururi. Selon des sources sur place, parmi ces commissionnaires, 33 ont été arrêtés au marché du bétail à Tora en commune Mugamba tandis que 22 ont été arrêtés au marché de vaches en commune Bururi. Selon les mêmes sources, ils ont été accusés d’être à la source de la hausse des prix de viande. Les commissionnaires de Bururi ont été conduits au cachot de la police Bururi tandis que ceux de Tora ont été détenus au cachot communal de la police. Le cabinet du gouverneur de Bururi leur a infligé une amende de 100.000 FBU chacun.
Une femme arrêtée en commune Buhiga, province Karusi
Une information parvenue à la Ligue Iteka en date du 1er Février 2021 indique qu’en date du 27 Janvier 2021, vers 15 heures, sur la colline Nyamugari, zone Buhinyuza, commune Buhiga, province Karusi, Théodosie Cishahayo alias Maman Mianné, veuve, commerçante, sans appartenance politique, a été arrêtée et conduite au cachot du commissariat provincial de Karusi par des policiers sur l’ordre du Gouverneur de province Calinie Mbarushimana. Selon des sources sur place, lors de son arrestation, elle a été accusée de tentative d’empoisonner cette autorité provinciale mais après l’interrogatoire auprès du procureur Hilaire Harerimana en date du 29 Janvier 2021, cette accusation a été changée et elle a été accusée d’avoir injurié des Imbonerakure et des membres du parti CNDD–FDD. Selon les mêmes sources, des conflits qui existaient entre ce gouverneur et la victime sont à l’origine de cette arrestation. En Décembre 2018, ce gouverneur avait fermé des Méga SSD ou dépôts de boissons BRARUDI de la victime et avait saisi ses 4 véhicules qui transportaient ces mêmes produits en l’accusant qu’elle donnait des boissons à ceux qui n’avaient pas de droits.
I.3. DE LA JUSTICE
Un responsable provincial du SNR à Makamba arrêté en Mairie de Bujumbura
Une information parvenue à la Ligue Iteka en date du 1er Février 2021 indique que Bonaventure Niyonkuru, responsable provincial du SNR à Makamba, a été arrêté au bureau du SNR à Bujumbura Mairie où il a été transféré à la prison de Mpimba en date du 25 Janvier 2021. Selon des sources sur place, il a été accusé de fraude, de détournement et de vente des objets saisis des commerçants fraudeurs. Selon les mêmes sources, il utilisait sa voiture pour faciliter la commercialisation des produits frauduleux en provenance de la Tanzanie. Selon les mêmes sources, après une fouille perquisition, 140 cartons de vin et plus de 50 des sacs de sucre ainsi que plusieurs pagnes et d’autres biens non dédouanés ont été saisis chez Bonaventure Niyonkuru.
II. DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS
Fermeture des salles de cinémas en commune Vugizo, province Makamba
En date du 3 Février 2021, au chef–lieu de la commune Vugizo, province Makamba, des salles de vidéos ont été fermées sur l’ordre de Gérard Hakizimana, l’administrateur communal de Vugizo pour éviter la propagation de la Covid–19. Selon des sources sur place, les bénéficiaires de ces activités en commune Vugizo ont indiqué que comme d’autres places de rassemblement ainsi que des bars et bistrots n’ont pas été fermés, cette mesure a d’autres visées que la prévention contre la propagation de la Covid–19.
III. DE LA GESTION DE LA COVID–19
De la hausse du prix du certificat de test de la Covid-19
En date du 4 Février 2021, le Ministre de la Santé Publique et de la Lutte Contre le SIDA, Thaddée Ndikumana, a annoncé la hausse du prix du certificat de test de la Covid–19. Selon cette autorité, les frais ont passé de 10.000 FBU à 60 000 FBU et serviront à la lutte contre la pandémie.
IV. DES FAITS SÉCURITAIRES
IV.1. DES PERSONNES TUÉES PAR DES GENS NON IDENTIFIÉS
Une personne morte et une autre blessée en commune Nyarusange, province Gitega
En date du 1er Février 2021, vers minuit, sur la colline Masare, commune Nyarusange, zone Bukoro, province Gitega, un groupe armé non identifié a attaqué un ménage tuant Aline Muhimpundu, épouse d’Aboubakar Nkeshimana, chef de famille, qui a été blessé au niveau du bras et de la jambe. Selon des sources sur place, Aboubakar Nkeshimana a été conduit au CDS Bukoro pour des soins médicaux. Selon les mêmes sources, une personne a été arrêtée pour des raisons d’enquête.
Deux personnes tuées et une autre blessée en commune Kiganda, province Muramvya
En date du 7 Février 2021, sur la colline Ruvumu, commune Kiganda, province Muramvya, des gens non identifiés ont lancé une grenade dans un ménage tuant Corette Ndikumana, chef de ménage, âgée de 67 ans et son employé Tharcisse Nsabimana et blessant Clotilde Ndayizeye. Selon des sources sur place, les victimes étaient en train de manger quand cette grenade a explosé. Selon les mêmes sources, Clotilde a été conduite à l’hôpital de Kiganda pour des soins médicaux.
IV.2. DES VIOLENCES FAITES AUX ENFANTS
Un enfant brûlé en commune Tangara, province Ngozi
En date du 1er Février 2021, vers 16 heures, sur la colline Gikomero, zone et commune Tangara, province Ngozi, Arthur Ntinyegezwa, âgé de 12 ans, a été brûlé au niveau de la main par sa mère, Josélyne Ndagijimana. Selon des sources sur place, l’enfant avait été accusé par un voisin d’avoir volé du maïs. Selon les mêmes sources, la mère d’Arthur avait été convoquée et ordonnée par le conseil collinaire de payer une somme de 7.000 FBU. Arrivée à la maison, Josélyne Ndagijimana a infligé une punition à son enfant en le brûlant la main. Sa mère a alors été arrêtée le même jour par des policiers et conduite au cachot communal du poste de police.
IV.3. AUTRES FAITS SÉCURITAIRES
Un corps sans vie d’un nouveau–né retrouvé en commune Tangara, province Ngozi
En date du 6 Février 2021 sur la colline Rukongwa, zone Nyagatovu, commune Tangara, province de Ngozi, un corps sans vie d’un nouveau–né, a été retrouvé dans une latrine. Selon des sources sur place, la grand–mère de ce nouveau–né, a appris que sa fille, Florence Niyongere, qui était enceinte se promenait en commune Gasorwe, province Muyinga, n’étant plus enceinte et sans enfant. Selon les mêmes sources, elle a alors demandé à toute personne qui verrait sa fille, Florence, de l’arrêter. La population de Gasorwe l’a vue et a informé des policiers qui l’ont alors arrêtée. Après son arrestation, Florence a avoué qu’elle a jeté son nouveau–né dans une latrine de chez elle il y avait trois jours. Florence a été conduite au cachot du commissariat communal de police à Gasorwe en attendant son transfert vers Tangara.
Une personne blessée par des gens à main armée en province Ruyigi
En date du 5 Février 2021, vers 21 heures, au quartier Gasanda, commune et province Ruyigi, des personnes non identifiées à main armée ont blessé à l’aide d’un fusil un jeune homme surnommé Vache, âgé d’environ 25 ans, commerçant, quand il revenait de sa boutique. Selon des sources sur place, la victime a été dépouillée de ses deux téléphones et de son argent. Selon les mêmes sources, cette victime a été conduite à l’hôpital de Kibuye.
Une personne retrouvée morte en commune Ntahangwa, Bujumbura Mairie
En date du 5 Février 2021, vers 16 heures, au quartier Mutanga Sud, commune Ntahangwa, Bujumbura Mairie, un corps sans vie d’Amani Bigirimana, âgé de 43 ans, vendeur des pièces de rechange en zone Buyenzi, à la 7ème avenue N°13, a été retrouvé dans un hôtel appelé « Umuco résidence ». Selon des sources sur place, la victime était entrée dans une chambre de l’hôtel à 15 heures avec une femme dénommée Béatrice Bella Ndayisaba, âgée de 30 ans, travaillant dans un cabaret du centre–ville appelé « Gatoke ». Après que cette femme ait constaté que l’homme n’était plus en vie, elle a appelé Cyprien Nzokirantevye, gérant dudit hôtel. Ils ont conduit le cadavre à l’hôpital militaire de Kamenge dont un docteur a refusé d’accueillir ce cadavre sans lui présenter une attestation de décès à domicile. Selon les mêmes sources, la femme a été arrêtée pour des raisons d’enquête.
Une personne blessée en commune Bugenyuzi, province Karusi
Une information parvenue à la Ligue Iteka en date du 2 Février 2021 indique qu’en date du 31 Janvier 2021, vers 23 heures, sur la colline Kiranda, zone et commune Bugenyuzi, province Karusi, le prénommé Japhet, âgé de 18 ans, de la composante sociale Twa, a été blessé au niveau du bras gauche et de la jambe droite par Siméon Igiraneza, son petit frère, âgé de 15 ans. Selon des sources sur place, des voisins sont intervenus et ont conduit la victime au CDS Kiranda pour des soins médicaux tandis que le présumé auteur a été conduit à la police le lendemain matin. Selon les mêmes sources, l’origine du conflit était le fait que ce présumé auteur avait abandonné l’école il y avait deux semaines et son frère le forçait à y retourner.
Trois grenades retrouvées en commune Buhiga, province Karusi
En date du 5 Février 2021, vers 7 heures, sur la colline, zone et commune Buhiga, province Karusi, dans un champ situé derrière une maison de Kangoro, membre du parti CNDD–FDD, enseignante de l’ECOFO Buhiga II, trois grenades ont été retrouvées par un jardinier quand il allait labourer. Selon des sources sur place, il a alerté ses voisins qui ont appelé le chef de colline, qui, à son tour, a alerté la police qui les a récupérées. Cela s’est passé deux jours après une sensibilisation de la commission nationale qui est allée sensibiliser la population au centre de Buhiga pour qu’il y ait une remise volontaire des armes par leurs détenteurs illégaux.
Un agent d’une institution publique arrêté pour fraude
En date du 3 Février 2021, Célestin Bucumi, agent de la CEDJ, a été arrêté à son travail par des policiers après avoir facilité un enseignant qui cherchait un crédit au Fond de logement des Enseignants en lui octroyant un faux accréditif afin qu’il ait un crédit dans ledit fond. Selon Pierre Nkurikiye, porte–parole du Ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, des policiers ont trouvé au domicile de Célestin beaucoup d’autres faux documents et des sceaux de plusieurs institutions étatiques.
V. CONCLUSION
Au cours de la période couverte par ce bulletin, des allégations et des violations des droits civils et politiques continuent d’être enregistrées dans les différents coins du pays. Ce bulletin relève des cas de violations du droit à l’intégrité physique et de la privation de liberté. Ce bulletin relève des cas de violences faites aux enfants et des faits sécuritaires. La Ligue Iteka s’insurge contre l’impunité des crimes observés et demande à l’État de poursuivre en justice les auteurs sans parti pris.